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contact: Céline Chauvel, AFVP, email: afvp@rehred-haiti.net
En valorisant ses potentialités et en structurant l'offre, l'activité touristique en Haïti pourrait offrir un intérêt original qui faciliterait son intégration régionale dans le cadre d'un tourisme multi-destinations et permettrait à des populations en difficulté, notamment rurales, d’obtenir des sources de revenus supplémentaires.
- Le très fort développement de visites d’Haïtiens de la Diaspora nord-américaine et antillaise n’a pas entraîné le développement d’une réelle offre touristique spécifique ciblée sur ce public qui demeure profondément attaché à ses racines. De même, la contribution à ce secteur des classes aisées, principalement de Port-au-Prince, est quasi inexistante et se limite à quelques sorties.
- Des initiatives originales existent. Elles sont peu connues, pas structurées et ne bénéficient d'aucun appui spécifique. Leur structuration permettrait de mieux les valoriser et de susciter leur développement.
Partant du constat que le milieu rural haïtien offre de nombreux attraits (paysages variés, culture et artisanat particuliers, fêtes patronales, sites historiques, vie sociale…) qui ne sont pas valorisés, l’AFVP formule l’hypothèse que le développement d’activités de tourisme alternatif pourrait contribuer au développement social et économique des populations rurales. Elle se propose ainsi de mener un travail de recherche/action qui a pour objectifs d’offrir aux acteurs locaux et aux porteurs de projets à la fois un espace d’échange et de réflexion et des ressources qualifiées pour clarifier les enjeux et les problèmes, approfondir certaines questions ainsi que pour les accompagner dans leurs choix stratégiques de développement d’activités dans le secteur tourisme.
Ces hypothèses ont été testées en Haïti et confrontées en France à un groupe "expert" composé à la fois de professionnels du tourisme et d’experts en développement local. Ce travail préalable a permis notamment de clarifier les concepts de référence pour l'étude.
L’AFVP a souhaité et ce avant de s’engager dans un quelconque
projet, réaliser une étude sur la situation touristique (axée
sur le tourisme alternatif) en Haïti. Cette étude a permis
à l’AFVP d’obtenir les éléments nécessaires
pour décider de l’intérêt ou non de s’impliquer dans
un projet de tourisme alternatif.
Rappelons que le tourisme alternatif est le terme utilisé pour définir les formes de tourisme différentes du tourisme classique et produits traditionnels. Il comporte une connotation éthique pour ceux qui cherchent une alternative aux effets négatifs (bouleversements sociaux, perte de l’identité culturelle, détérioration du patrimoine naturel…) du tourisme et qui souhaitent mettre en avant tous les éléments qui constituent l’identité d’un pays (culture, histoire, environnement…). Le tourisme alternatif suppose également que les activités soient gérées par les populations locales. C’est cette forme de tourisme que nous avons choisi de développer, car elle représente, à nos yeux, une activité adaptée pour permettre à des populations en difficulté d’augmenter leurs revenus.
1. Un premier constat.Nous avons dressé une liste non négligeable (et non exhaustive) d’initiatives existantes et de projets dans le domaine du tourisme alternatif. La plupart de ces initiatives sont méconnues, non structurées et inorganisées mais ont le mérite d’exister. En structurant ces initiatives et en les valorisant nous pourrions participer à leur développement. Quelques initiatives :Les initiatives existantes et les projets
Toutes ces initiatives ont de commun le souhait de développer un tourisme différent du tourisme de masse classique et d’en faire profiter une large population n’étant pas à la base impliquée dans ce secteur d’activité.S.I.T.E, Syndicat d’Initiative pour un Tourisme Ecologique, basé à Camp-Perrin, Organisation de séjours à la carte. MOSCEM, Mouvement Socio-Culturel et Economique de Mare-Rouge. Projet d’un développement touristique au Môle St-Nicolas ; structures d’accueil avec diverses activités touristiques (randonnées, excursions, activités liées à la mer, activités culturelles) AMETS : Association des Micro Entreprises Touristiques du Sud-Est, organisation de logement chez l’habitant à Jacmel. Gîte de Formon, hébergement + randonnées dans le Parc Macaya organisés par les villageois de la zone. Gîte de Grand-Pré, hébergement + activités annexes Comité d’organisation de la fête de la Mer, Pestel : hébergement chez l’habitant +activités annexes DOA.BN, organisation de voyages à travers le pays avec accueil chez l’habitant SAC, Secrétariat d’Appui aux Communautés, projet d’organisation de séjours avec accueil chez l’habitant ou en gîte. Kosmika Resort sa, mise en place d’activités de tourisme communautaire. Terranga, mise en place de circuits touristiques avec le voyagiste français Club Aventure. Les différents acteurs du tourisme haïtien ont également été identifiés et sont aujourd’hui pour la plupart des partenaires de l’AFVP dans le domaine du tourisme alternatif :
Secrétairerie d’Etat au Tourisme, SET Les différents agences de voyage nationales et hôteliers Institut de Sauvegarde du Patrimoine National, ISPAN. Route 2004, projets touristiques (projets PNUD/UNESCO/ISPAN) Université de Quisqueya, UNIQ, projet à Furcy de développement rural avec un volet écotourisme. Projet Appui Technique à la Protection des Parcs et des Forêts, ATPPF réhabilitation de chalets à des fins touristiques du Ministère De l’Environnement, MDE. Université d’Etat d’Haïti, UEH, implication dans le domaine de l’écotourisme.
2. Les handicaps à l’implantation du tourismeC. les projets et travaux de l’afvpOutre les différents indicateurs qui placent Haïti parmi les plus pauvres de la planète et qui paralysent l’ensemble des secteurs d’activité (PIB/hab, taux d’alphabétisation, inorganisation des services de santé, de justice, de télécommunication, image négative d’Haïti à l’étranger…), examinons les problèmes propres au tourisme.
Inorganisation du secteur tourisme
Le manque de communication entre les différents acteurs du tourisme nous est apparu flagrant. En effet, qu’il s’agisse des institutions publiques entre elles (telles la SET, l’ISPAN, le MDE, l’Université d’Etat d’Haïti, UEH, etc…), ou avec les professionnels du tourisme (Agences de voyage, Hôteliers, …) ou encore avec les diverses organisations/associations communautaires impliquées dans le secteur tourisme (telles SITE, MOSCEM, AMETS, …) aucun dialogue n’a été engagé sur le thème du développement du tourisme en général ou du tourisme alternatif.
Ce constat nous (AFVP) a amené à créer un groupe de réflexion réunissant ces différents acteurs. Ce groupe s’appelle aujourd’hui Destination Djondjon et compte :
L’objectif de Destination Djondjon est de créer un réseau d’informations, de centraliser les réflexions sur le tourisme alternatif en Haïti et de définir les actions à mener pour son développement..La Secrétairerie d’Etat au Tourisme, SET. L’Institut de Sauvegarde du Patrimoine National, ISPAN. Le programme d’Appui Technique à la Protection des Parcs et des Forêts, ATPPF, du Ministère De l’Environnement, MDE. L’Université d’Etat d’Haïti, UEH. La Mission Française de Coopération. Kosmika resort sa. Le Mouvement Socio-Economique de Mare-Rouge, le MOSCEM. Le Syndicat d’Initiative pour un Tourisme Ecologique, le SITE. Terranga. Delegasyon Oganizasyon Atisana .Bluntschli Nicolas, DOA.BN. Secrétariat d’Appui aux Communautés, SAC L’Association Française des Volontaires du Progrès, AFVP. Peu de structures d’accueil et de chambres de type international.
Le nombre de chambres est un bon indicateur de l’ampleur du tourisme d’un pays, et représente également une certaine forme de publicité, or elles sont très peu nombreuses en Haïti (environ 800 chambres de type international). La SET a de grands projets hôteliers qui augmenteront sensiblement ce nombre, mais les hôtels ne sont pas les seules structures d’accueil. Le tourisme que nous souhaitons développer entraînerait l’apparition d’un autre type d’hébergement et, qui plus est, davantage respectueux de l’environnement. Un bon ‘’dosage’’ de ces deux types de structure pourrait permettre à Haïti d’augmenter et de diversifier sa capacité d’accueil. De plus, la SET souhaite conjuguer ces deux formes d’accueil afin notamment de diversifier l’offre et de proposer d’autres activités/séjours aux touristes des hôtels afin d’augmenter leur durée de séjour.
Un manque de professionnalisme
Excepté le tourisme de masse type balnéaire, on connaît mal en Haïti d’autres formes de tourisme. La population en général ne connaît que ce type de tourisme, il serait intéressant de la sensibiliser, de l’informer sur les autres formes de tourisme existantes et moins exigeantes en terme d’équipements et d’investissements.
Les gens ou les groupes qui se lancent dans une activité touristique un peu différente du tourisme balnéaire ou visant une clientèle plus modeste, n’ont que peu d’idées quant à l’attente des touristes, que ce soit au niveau de l’accueil, des activités à proposer, de l’intérêt des sites à visiter, des repas, des prestations de service en général. Il y a un réel besoin en formation et les gens concernés sont souvent demandeurs. Or les structures d’accueil existent tout comme les nombreuses potentialités mais par ce manque de professionnalisme le tourisme ne fonctionne pas réellement.
Ces porteurs d’initiatives ne connaissent pas non plus quelle institution, agence, personne rencontrer pour valoriser leur entreprise et leur donner davantage d’ampleur. (Exemple : vendre des séjours aux agences de voyage.)
Afin d’adapter au mieux l’offre à la demande dans un souci
de rentabilité pour les porteurs d’initiatives et de projets mais
aussi pour démontrer qu’une demande non négligeable existe,
nous enquêtons à la fois les Haïtiens issus de la Diaspora
ainsi que les agences de voyage nationales. Deux questionnaires ont été
élaborés et sont désormais diffusés.
Pour ceux à destination de la Diaspora, nous utilisons à
la fois l’outil Internet et d’autres moyens plus classiques de diffusion
auprès des associations regroupant des Haïtiens expatriés,
dans le but de ‘’toucher’’ le public le plus large possible. Les agences
de voyage nationales ont elles, été directement visitées.
Les rencontres se sont effectuées sous forme d’entretien, de dialogue
en laissant les responsables d’agence s’exprimer sur leur vision du tourisme
haïtien, sur l’intérêt du tourisme alternatif et sur
le type de demandes qu’elles peuvent avoir.
Nous estimons qu’après une année de recherche et de
travail dans le domaine du tourisme alternatif nous disposons des éléments
nécessaires pour élaborer un projet expérimental.
Nous nous appuierons sur les conclusions de l’étude et connaissons
aujourd’hui les différents acteurs du tourisme en Haïti à
solliciter.
La zone retenue pour la mise en place de ce projet est la Forêt des Pins, réserve protégée par le Gouvernement Haïtien localisée dans le département de l’Ouest. Suite à un projet de la Banque Mondiale, différentes activités et projets ont pris forme dans cette zone afin de la protéger. L’objectif est de proposer aux habitants du site et notamment de la zone tampon des activités rémunératrices afin à la fois de fixer ces populations (freiner l’exode rural) mais aussi et surtout pour enrayer la coupe du bois, principale ressource des paysans de la zone. Or le site de la Forêt des Pins réunit les principales conditions pour développer une activité de tourisme alternatif : petites structures d’accueil de qualité nouvellement réhabilitées (chalets), beauté de la zone et fraîcheur du climat, nombreuses possibilités d’excursions, randonnées.
Par ce projet expérimental nous entendons faire de la zone un lieu touristique à part entière avec tous les services et activités que cela suppose : structures d’accueil, création de circuits touristiques avec guides de la région et signalisation, participation aux manifestations culturelles… Le rôle de l’AFVP sera d’apporter un appui aux communautés locales afin qu’elles même élaborent des projets et mettent en place des activités de tourisme alternatif. Ces différentes activités seront bien évidemment gérées par la population locale.
3. Formation à destination des porteurs d'initiatives et de projets touristiques
Les potentialités touristiques en Haïti sont grandes, mais par un manque de connaissance de l'attente d'un touriste, par un manque de professionnalisme de la part des porteurs d'initiatives, le tourisme en Haïti ne fonctionne pas. De part ce constat nous souhaitons offrir une formation touristique de qualité (axée sur le tourisme alternatif) et adaptée aux réalités du pays. Par une meilleure connaissance du secteur tourisme alternatif, les choix d’initiatives et de projets seront plus appropriés à la demande, plus respectueux envers l’environnement, plus profitables pour les personnes impliquées. Cette formation contribuera à étoffer l’offre touristique haïtienne et à améliorer sa qualité.
voir pour plus de détails le projet de formation de Destination DjonDjon
Cette page: http://funredes.org/yacine/kalalu/KAD/djondjon/afvp-tourism.html
Mise à jour: 25 Avril 1999 par Kiskeya
Alternative Destination contact: yacine@aacr.net