Destination DjonDjon

Groupe d'initiative et réflexion sur le tourisme alternatif en Haïti.
COMPTE - RENDU RÉUNION TOURISME
23 JUILLET 1998.



(c) 1999 Destination DjonDjon
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OBJET DE LA RÉUNION :

Présentation de l’étude tourisme et de ses résultats.

Les principaux objectifs de la réunion étaient de faire se rencontrer les différents acteurs du tourisme pour connaître ce que chacun fait en ce domaine et de poser les bases d’un travail en commun.

PERSONNES INVITÉES :

L’AVFP a identifié différentes familles d’organismes et /ou de personnes pouvant contribuer à la réflexion du développement touristique en Haïti :

ÉTAIENT PRÉSENTES: A. PRÉSENTATION DE L’ÉTUDE ET DE SES RÉSULTATS.

Dès 1995, l’AFVP a marqué son intérêt pour la problématique du tourisme et de l’éducation populaire. L’association a décidé d’intégrer la réalisation d’une étude «tourisme- loisirs» à son plan d’action 98.

1. Hypothèses de départ :
  Secteur Tourisme :
        1. L’Offre touristique structurée est limitée par rapport aux potentialités du pays..
        2. Hypothèse d’une clientèle issue de la Diaspora et de la classe aisée de Port au Prince.
        3. Des initiatives originales existent. Elles sont peu connues, pas structurées. Leur structuration permettrait de mieux les valoriser et de susciter leur développement.
    Secteur tourisme Loisir :

    Partant du double constat que le milieu rural haïtien offre de nombreux attraits qui ne sont pas valorisés et que l’offre locale en matière de loisirs éducatifs est quasi-inexistante en particulier pour les jeunes, l’AFVP formule l’hypothèse que le développement d’activités de loisirs et de tourisme pourrait contribuer au développement social et économique des populations rurales.

    Très vite il est apparu difficilement réalisable de traiter les deux thèmes de front, il a donc été décidé de nous intéresser en priorité au secteur tourisme.

      2. La philosophie de l’AFVP.   L’étude entreprise par l’AFVP, a pour but de valoriser et de soutenir des initiatives d’associations ou de privés, dans le secteur du tourisme alternatif. Pour l’AFVP, ce secteur d’activités permettrait à des populations en difficultés, notamment aux paysans, d’obtenir une source de revenus supplémentaires. Elle permettrait également de valoriser et de protéger le potentiel touristique du pays Le tourisme peut contribuer à : sauvegarder l’environnement naturel,  à réhabiliter le patrimoine historique, mettre en valeur des savoir-faires locaux en matière d’artisanat et à sauvegarder la culture haïtienne

    Nous croyons à ces effets bénéfiques du tourisme si celui-ci est bien géré, et s’il prend la direction d’un tourisme alternatif, qui soulignerait, tout ce qui fait l’identité haïtienne ; environnement naturel, patrimoine historique, les différents éléments constitutifs de la culture haïtienne, dans le but de créer un produit touristique propre à Haïti.

    Après six mois d’étude, nous souhaitons affiner et préciser les actions à mener. Nous ne voulons pas travailler seuls mais avec les différents acteurs que nous avons identifiés et qui souhaitent également réfléchir sur le tourisme alternatif, ce qui constituerait le groupe ‘’initiative’’.

3. Méthode de travail adoptée
- Exploration du projet, phase aujourd’hui achevée :

Cette phase a permis de produire un premier inventaire des ressources locales, des groupes et des secteurs géographiques, des problèmes rencontrés pour le développement du tourisme… . Des contacts ont été établis avec les personnes impliquées ou souhaitant s’impliquer, dans les domaines du tourisme alternatif et des loisirs, dans l’objectif de constituer un groupe ‘’initiative’’.

- Diagnostic stratégique :

Pour le tourisme, cette phase doit permettre d’accéder à une bonne connaissance des forces et des faiblesses des territoires retenus, ainsi qu’à une meilleure connaissance de la demande. La réalisation du diagnostic doit être l’occasion d’impliquer et de mobiliser les acteurs locaux et le ‘’groupe initiative’’.

- Définition d’une stratégie :

Il s’agit que les acteurs impliqués, c’est à dire le groupe initiative, définisse clairement la façon dont il souhaite voir se développer le tourisme en Haïti, et les actions à mener pour atteindre ces objectifs. Le groupe devra définir ce qu’il veut faire et comment il compte le faire.

- Elaboration d’un plan d’action :

Il s’agit à ce stade de définir un programme d’actions à mener afin de réaliser les objectifs fixés. Ces actions pourront avoir un caractère immédiat ou à visée structurante. Le programme d’actions doit s’inscrire dans une perspective de moyen terme (4/6 ans).

4. Les résultats de la phase exploratoire.
 
Nous n’allons pas ici retranscrire l’inventaire des potentialités touristiques des zones visitées, mais souligner l’importance d’intégrer cette diversité de potentiels dans l’offre touristique haïtienne.

Potentialités naturelles :

Haïti peut tout à fait développer un tourisme écologique basé sur son environnement naturel riche et diversifié. On peut imaginer différentes «utilisations» de ce support (=la nature) à des fins touristiques. Différentes activités pourraient permettre de découvrir les paysages haïtiens ; randonnées, structures d’accueil type gîtes ou chambres chez l’habitant, découverte de la flore et de la faune… Haïti dispose d’une grande variété de sites où l’écotourisme pourrait s’implanter.

Le potentiel culturel :

Là encore, la diversité dans le domaine de la culture haïtienne est si grande qu’elle est à intégrer dans un programme touristique. On peut très bien imaginer des circuits liant l’histoire et/ou les paysages à la culture haïtienne.

Le tourisme peut contribuer à la pérennité de cette culture (sans qu’elle se transforme en folklore). L’intérêt pour le touriste est de mieux comprendre le pays visité à travers sa culture.

Potentiel Historique :

Haïti est un pays très riche en histoire et les traces du passé sont encore très nombreuses et réparties sur tout le territoire, mais souvent laissées à l’abandon. L’activité touristique permettrait de réhabiliter ce patrimoine et de le mettre en valeur. De plus l’histoire du pays est souvent méconnue, le tourisme pourrait également la rendre plus accessible et plus vivante au grand public.

L’artisanat

L’artisanat en Haïti est un secteur développé, personne n’est sans ignorer que nombreux sont les pays voisins des Caraïbes venant s’approvisionner en Haïti. Ce secteur a lui aussi son rôle à jouer dans le tourisme, il permet de préserver les savoirs-faires locaux et d’apporter des revenus supplémentaires.

Le tourisme social

L’accueil haïtien est, par définition, très chaleureux, il facilite les rencontres et participe à une compréhension du milieu. Cet aspect social est aujourd’hui largement utilisé par les tours opérateurs internationaux comme argument de vente pour certaines destinations. La rencontre de deux cultures peut être très riche pour les deux parties si celle-ci est bien gérée. L’hébergement chez l’habitant et le partage des repas est une très bonne formule.

La variété des potentialités est donc grande, elle peut contribuer à étoffer l’offre touristique pour satisfaire au mieux les différentes clientèles. Chacun de ses potentiels peut être un argument pour venir visiter le pays, ils doivent donc faire partie du produit touristique haïtien.

Le potentiel humain

Une liste non négligeable (et non exhaustive) de personnes ou associations de personnes travaillant dans le secteur tourisme ou souhaitant participer à son développement à été établie.

Associations :

- S.I.T.E, Syndicat d’Initiative pour un Tourisme Ecologique, basé à Camp-Perrin.Organisation de séjours ‘’à la carte’’ pour touristes étrangers ou expatriés avec prestation de guides.
- MOSCEM, Mouvement Socio-Culturel et Economique de Mare-Rouge.Projet d’un développement touristique au Môle St-Nicolas.
- AMETS : Association des Micro Entreprises Touristiques du Sud-Est, organisation de logement chez l’habitant à Jacmel.
- Gîte de Formon, hébergement + randonnées dans le parc avec guides
- Gîte de Grand-Pré, hébergement + activités annexes\
- Comité d’organisation de Pestel...hébergement chez l’habitant +services d’informations.

Toutes ces associations, ou initiatives, ont de commun le souhait de développer un tourisme différent du tourisme de masse classique et d’en faire profiter une large population n’étant pas à la base impliquée dans ce secteur d’activité.

Les professionnels du secteur tourisme :

- Le SET, avec le Plan Directeur du Tourisme
- Les Agences de Voyage
- Les hôteliers

Les institutions :

- ISPAN, plan de sauvegarde du patrimoine historique
- Route 2004, projets touristiques
- UNIQ, projet à Furcy de développement rural avec un volet écotourisme
- ATPPF, réhabilitation de chalets à des fins touristiques
- BHD, crédit pour projet touristiques communautaires
- Kosmika resort sa, projet touristiques communautaire.
 

  1. PRINCIPALES RÉACTIONS DES PARTICIPANTS

  2. Le Secrétariat d’Etat au Tourisme :

    - Les réflexions de l’AFVP rejoignent celles du SET qui attend des outils afin de mieux organiser l’écotourisme.

    - Actuellement le SET travaille sur un autre type de tourisme qui peut cependant rejoindre l’écotourisme. L’objectif est d’augmenter la capacité d’hébergement de la Côte des Arcadins, or le linéaire de plage n’est pas très important, seulement 5 kms sur 80, le SET souhaite donc développer des activités annexes. La solution retenue est de créer des excursions à l’intérieur des terres afin d’étoffer l’offre touristique : Plateau de Goyavier et Fond Batiste, Ville Bonheur, Ile de la Gonâve... Mais le SET n’est pas entrepreneur, son rôle est de proposer des sites d’implantation touristique, et non pas d’investir.

    - L’île à vache est un site très intéressant pour mettre en place une activité d’écotourisme puisqu’il s’agit d’un site vierge, du essentiellement à l’absence de route. L’implantation de l’écotourisme permettrait de développer le tourisme sur cette île tout en préservant son aspect vierge, car cette forme de tourisme ne nécessite pas d’infrastructure ni d’équipement lourd.

    - Le tourisme en Haïti dispose aujourd’hui d’un nouvel outil grâce au site internet du SET. Chaque personne présente à la réunion est invitée à créer une page web que le SET diffusera sur son site.

    - M. Goguet a évoqué un aspect du tourisme qu’il souhaiterait intégrer à nos réflexions, il s’agit du tourisme thématique. L’exemple donné était celui de la spéléologie avec les nombreuses grottes que compte Haïti et qui là encore ne sont pas exploitées, mais qui représentent un produit d’appel.

    Harold Gaspard, Route 2004 :

    - Tous les participants sont invités à consulter les différents documents relatifs aux projets touristiques, notamment ceux de la plaine du Nord, du projet Route 2004.

    - Dans la présentation de l’étude, M. Gaspard n’a pas très bien senti les aspects de l’accueil haïtien, et des potentialités sociales et humaines qui sont, selon lui, très importants et à intégrer absolument dans une activité touristique.

    - Comment commercialiser cette forme de tourisme ? Le site internet du SET représente un outil de commercialisation.

    - M. Gaspard a également souligné l’importance de la clientèle Diaspora qui n’est pas à négliger.

    Le SITE a donné l’exemple d’une personne de la Diaspora qui a contacté le SITE des Etats Unis afin de réserver un logement. La demande existe bien.

    Présentation des activités du SITE ; séjours à la carte avec prestation de guides.

    Kosmika Resort sa :

    - M.Guercin tient à rectifier qu’il n’est pas responsable de la Banque Haïtienne de Développement mais bien de Kosmika Resort. La BHD travaille avec Kosmika Resort et finance certains de leurs projets mais il s’agit de deux structures indépendantes. Le but de Kosmika resort est d’intégrer l’activité touristique au près des populations locales, afin que le tourisme entraîne des retombées économiques dans la communauté.

    Il n’apprécie pas la distinction que l’on fait entre tourisme traditionnel et tourisme alternatif, pour lui, il faut parler tout simplement de tourisme. De plus, l’écotourisme ne doit pas être contradictoire avec les autres formes de tourisme, mais doit répondre à des critères bien définis. Les potentialités existent pour développer le tourisme, il faut travailler sur le produit et sur le public.

    Beyond Borders :
    Présentation des actions menées par cette ONG, dont l’accueil de groupes américains issus d’associations de solidarité dans les familles haïtiennes. John Engle a souligné la tradition d’hospitalité haïtienne, l’importance des dialogues et des échanges culturels bénéfiques aux deux parties...

    - Il souligne également l’intérêt et l’importance de la clientèle diaspora, souvent très attachée à ses racines.

    PNUD :
    Il est certain que l’écotourisme présente des avantages comparatifs par rapport aux autres formes de tourisme. Mais le problème en Haïti est que les potentialités naturelles ne sont absolument pas mises en valeur. Il faudrait travailler sur le cadre légal afin de protéger l’environnement haïtien.

    Il y a également un grand besoin en communication car la plupart des initiatives touristiques ne sont pas connues.

    Enfin, M. Guissé nous informe que le PNUD travaille, en collaboration avec le SET dans la zone de la côte des Arcadins, sur un bassin versant.

    Le MOSCEM : regrette que le département du Nord Ouest soit délaissé, voire méprisé par rapport aux autres départements du pays, qu’il n’y ait pas véritablement de reconnaissance du département.

    Le MOSCEM a identifié deux zones ; Môle St-Nicolas et l’île de la Tortue, où il souhaiterait développer des activités touristiques de type écotourisme ou tourisme alternatif, mais il souligne le manque de soutien du SET dans son entreprise.

    Réponse du SET : La zone du Môle St-Nicolas n’est pas délaissée puisqu’elle fait partie des zones touristiques à développer, identifiées par le SET. Cependant pour obtenir une aide du SET, il faut adopter une démarche légale, avec dépôt de dossier, du projet touristique...

    La Mission de Coopération Française : a émis des doutes quant à la perspicacité de l’hypothèse de la clientèle diaspora et ne croit pas aux retombées économiques à destination des populations locales. Ces points de vue ne sont pas partagés par l’assemblée présente qui, au contraire, est persuadée de l’importance de s’adresser à la clientèle diaspora pour ce genre de tourisme, et des retombées économiques engendrées par cette activité.

    UNIQ : Présentation du projet de développement rural dans la zone de Furcy grâce à l’appui de la fondation Kellog’s. Dans ce projet il y a également une volonté d’intégrer un volet écotourisme, des sites d’intérêt touristiques ont été identifiés : Cassedan, grotte Marassa, Grande Cascade. UNIQ a également des projets de développement d’activités de pharmacopée traditionnelle, d’artisanat...

    DOA.BN : a voulu souligner l’importance de l’aspect social. Il est indispensable d’intégrer la population rurale au projet d’écotourisme, et de la préparer à l’accueil. Pour DOA.BN les touristes devraient également suivre une préparation, sorte de préparation au voyage.
     

C. LES ATELIERS Il était demandé aux participants de réagir et de réfléchir ensemble à différents thèmes proposés.

Les critères à respecter pour lancer une activité de tourisme alternatif.

Respecter l’environnement naturel, le conserver voire l’améliorer.

Cela suppose une volonté politique avec une législation applicable en pratique, (agents de surveillance et de protection), afin notamment de respecter la propriété de chacun.

Il faut sensibiliser les villageois soit, mais également leur fournir une autre source de revenus qui justifierait l’abandon de certaines pratiques destructives pour l’environnement. Le tourisme en milieu rural peut représenter une solution de remplacement.

Respect des populations locales et de leur culture.

Le tourisme doit tenir compte des populations locales et de leur culture. Il est nécessaire et indispensable d’impliquer ces populations et de tenir compte de leurs avis, dans l’implantation de ce nouveau secteur d’activités si l’on souhaite qu’il perdure. La population doit participer à la création du produit touristique.

Le tourisme ne doit pas devenir la seule activité rémunératrice de la zone, afin d’éviter tout état de dépendance, elle représente une source de revenus supplémentaire mais pas unique.

Sensibilisation des différents acteurs du tourisme ; à la fois la population locale et les touristes pour préparer chaque partie à la différence de culture, de mode de vie, de confort...

Un souci de durabilité

- Au niveau paysager, le tourisme ne doit pas entraîner d’actions irréversibles envers l’environnement. Il est vrai que cette activité demande certains équipements, mais notre souci est d’intégrer au mieux ces aménagements dans le milieu originel afin de limiter toute détérioration à ce milieu. De plus, il faut éviter la banalisation des équipements touristiques, mais mettre en avant la spécificité haïtienne et ses diversités, et ce même au niveau architectural.

- Lorsqu’un produit touristique est créé, sa promotion est indispensable pour assurer aux personnes impliquées dans le tourisme des retombées économiques et la continuité de cette activité. Un réseau de promotion / communication international, à destination des agences de voyage locales et Tours Opérateurs, permettrait de vendre le produit haïtien et d’assurer la venue de touristes. Une promotion spécifique du tourisme alternatif serait à envisager, et pas seulement du tourisme en général.

Un confort minimum : est, selon la majorité des participants, un critère à assurer aux futurs touristes. La meilleure forme de publicité pour le tourisme est le ‘’bouche à oreille’’, le touriste doit donc repartir satisfait pour faire la promotion de son séjour.

L’électricité est un équipement important pour assurer un confort, mais selon DOA.BN il n’est pas nécessaire, car certains touristes veulent connaître l’éclairage à la lampe à pétrole ou plus généralement veulent vivre les conditions locales qu’ils ne connaissent pas chez eux. N’oublions cependant pas que le développement du tourisme doit entraîner le développement de la zone où il émerge et permettre à la population d’accéder à un certain confort. Il faut bien identifier la clientèle afin de connaître qu’elles sont ses attentes en terme d’offre touristique.
 

  • Le tourisme alternatif, une activité complémentaire au tourisme classique.
  • Trop souvent on les oppose, or l’un peut tirer profit de l’autre et inversement. Ils peuvent même être complémentaires. La construction d’hôtels est indispensable pour un pays qui veut développer son secteur tourisme. Le nombre de chambres est un bon indicateur du développement touristique. Mais est-ce le rôle des hôtels de proposer des activités aux touristes ? Ne peuvent ils pas faire appel à un autre secteur pour gérer ces services ?

    Ici, le tourisme alternatif peut tirer profit des hôtels en proposant des services (excursions, visites, une nuit dans un gîte…) à leur clientèle. A l’inverse, les hôtels peuvent se servir de cette offre pour faire leur promotion, et garder leur clientèle plus longtemps.

    C’est pour cela que nous parlons de complémentarité. Plus l’offre sera diversifiée plus il y aura de clients potentiels et le développement touristique pourra émerger.

    Nécessité d’un réseau pour centraliser toutes les informations sur le panel d’activités proposées.

    Le SET confirme que les hôteliers sont demandeurs d’activités touristiques complémentaires à offrir aux touristes. Ils ont même accepté l’idée de proposer à leurs clients de passer une nuit dans une auberge, un gîte, une chambre d’hôte, afin de satisfaire au mieux leur clientèle et leurs besoins de loisir et de découverte.

    êLes handicaps à l’implantation du tourisme alternatif en Haïti. Les moyens de parer à ces difficultés.

    A première vue la liste peut paraître longue, mais beaucoup de solutions peuvent être apportées à ces handicaps.

    Les handicaps les plus évidents :

    - Les routes et leur mauvais état n’invitent pas à les emprunter et isolent de nombreuses régions haïtiennes dotées d’un potentiel touristique. Nous pouvons cependant espérer qu’elles soient prochainement réhabilitées.

    - Les télécommunications et communications en général sont déficientes et ne couvrent pas le pays dans sa totalité. Notons cependant, que le pays fonctionne sans ce réseau. Là aussi nous pouvons espérer une amélioration dans ce domaine.

    - L’image d’Haïti à l’étranger. Seuls les aspects négatifs sont utilisés pour présenter le pays. Or, Haïti ne se limite pas à ces aspects et offre de nombreuses qualités malheureusement inconnues à l’étranger. La promotion de ces qualités sur les salons touristiques, ou à travers des spots publicitaires, des reportages télévisés mettant en avant les potentialités touristiques contribueraient à modifier cette mauvaise image qui bloque considérablement le tourisme en Haïti.

    - L’absence de gouvernement est synonyme à l’étranger d’instabilité politique, de coup d’état. Les touristes ne veulent pas prendre le risque de connaître ce genre d’aventure lors de leurs vacances...

    - Peu de structures d’accueil et de chambres de type international. Le SET a de grands projets hôteliers qui augmenteront sensiblement ce nombre. De plus, le tourisme que nous prônons entraînerait l’apparition d’un autre type d’hébergement. Un bon ‘’dosage’’ de ces deux types de structure permettrait à Haïti d’augmenter et de diversifier sa capacité d’accueil.

    Ces handicaps représentent des freins au développement de l’activité touristique, mais ils représentent également des freins pour tous les secteurs d’activités. Nous devons passer outre ou tenter de les régler, mais ils ne doivent pas bloquer les projets.

    Un patrimoine naturel et historique à l’abandon.

    Les difficultés rencontrées pour mettre en place des politiques de sauvegarde de ce patrimoine et pour les faire respecter, justifient l’état d’abandon que connaît la majorité du patrimoine Haïtien.

    Or il existe, et tant qu’il sera là il représente une opportunité, un potentiel pour l’activité touristique. Il faut donc le sauvegarder et le réhabiliter.

    Autres problèmes

    - Il n’y a rien d’extraordinaire en Haïti, en terme de tourisme, pas d’Himalaya, ni de Kilimandjaro, Haïti a cependant d’énormes potentialités touristiques qui sont très diverses. Il faut justement jouer la carte de la diversité de ce qu’on peut trouver en terme de tourisme. Pour le SET Haïti dispose de deux attractions uniques il s’agit de la Citadelle la Ferrière, le plus grand parc d’artillerie des Amériques du XVIII ème siècle, et l’île de la Tortue avec la Flibuste. Ces deux sites sont des produits d’appel pour le tourisme haïtien, il faudrait en faire leur promotion.

    - L’offre, en terme de tourisme, est quasi-inexistante ou de médiocre qualité. Il n’existe que peu d’organismes pour accueillir les touristes et les guider dans leur séjour. De plus, si l’on compare Haïti à ses pays voisins des caraïbes, c’est une destination excessivement chère et ce pour un service et un produit de médiocre qualité.
    Cependant, des initiatives existent et tentent de fonctionner dans ce climat peu propice. La tradition d’accueil en Haïti est à souligner, ce qui suppose de faciliter l’implantation de structures d’accueil. Les structures existantes ont à améliorer le confort et les services proposés, mais elles existent et participent à la mise en place du tourisme alternatif en Haïti.

    - Un manque de professionnalisme. La population en général ne connaît pas l’attente des touristes, que ce soit au niveau de l’accueil, des activités proposées, de l’intérêt des sites à visiter, des repas, la prestation de guides, … Il y a un gros besoin en formation et les gens concernés sont souvent demandeurs. Les formations peuvent résoudre ce problème.

    - Orientation d’un tourisme de masse en Haïti, les choix du Plan Directeur du Tourisme en témoignent. Or Haïti, par rapport à ses voisins caraïbéens est en retard dans ce domaine, est ce un bon choix ? Ne faudrait-il pas miser sur la spécificité Haïtienne et offrir une autre forme de tourisme ? Le tourisme alternatif et écologique est en plein essor au niveau mondial, pourquoi ne pas miser dessus ?

    - Problème de communication entre les différentes institutions et projets.
    Il semble parfois que ces différentes institutions ne soient pas au courant des actions et projets des autres (ISPAN ? SET ? ATPPF...). Pourquoi ne pas imaginer un comité qui centraliserait toutes les informations sur le développement du tourisme, comité de réflexion sur les actions à mener, répartition des taches…

    - Problème des fonds et financements. Qu’il s’agisse des institutions (Route 2004, ISPAN) ou des associations (MOSCEM, SITE.), elles rencontrent toutes de grandes difficultés de financements.

    - Problème de sécurité en province, dans les zones reculées bien souvent les représentants de cette sécurité et des lois sont absents (ex de l’île à vache où il n’y a pas de police). Inorganisation et absence au niveau des services de secours de la personne, de l’urgence.

    - Haïti dispose de peu de plage par rapport à son voisin, la République Dominicaine, il doit donc se tourner vers une autre forme de tourisme.

    - Il manque quelques maillons dans la chaîne du développement touristique ; comme les investissements privés. Les entrepreneurs n’investissent pas ou peu dans le secteur du tourisme, il faut provoquer la demande afin que ces entrepreneurs s’engagent et participent au développement de cette activité.

    L’ISPAN nous fait part d’une autre lacune ; cette institution est responsable de la protection du patrimoine, avec comme priorité la Citadelle, mais n’est pas tenue d’organiser les visites des sites. Or aucune organisation n’existe à ce niveau, l’Office National du Tourisme se chargeait de ce travail, aujourd’hui les visites se font de façon informelle. Avec la constitution de 1987, les autorités locales, à travers une gestion décentralisée, pourraient prendre ses visites en charge.
     

            D. RESOLUTIONS

    L’un des objectifs de la réunion était de constituer un groupe que l’on a appelé groupe initiative. Il s’agit en fait de créer un réseau d’informations, de centraliser les réflexions sur le tourisme alternatif en Haïti et de définir les actions à mener pour atteindre nos objectifs.

    Le mandat du groupe n’est pas encore défini, nous devons y réfléchir ensemble.

    Le groupe initiative consiste à regrouper les acteurs du tourisme issu de différents secteurs ; les professionnels (agences de voyage, SET, hôteliers), les institutions publiques travaillant directement ou indirectement pour le tourisme (ISPAN, projet Route 2004, ATPPF...) et les acteurs de terrain qui souhaitent mettre en place des activités touristiques (l’hébergement, prestations de guides...). En réunissant ces différents acteurs, l’AFVP est persuadée que les réflexions qui émaneront de ce groupe et les actions à mettre en place pour le développement du tourisme alternatif, ne peuvent être que riches et cohérentes. Il importe que tous les acteurs du tourisme réfléchissent ensemble aux directions à prendre pour développer ce secteur.

    De nombreux participants ont quitté la réunion avant la résolution, mais toutes les personnes ou institutions encore présentes ont accepté favorablement cette idée et ont demandé à faire partie de ce groupe. Il s’agit du Secrétariat d’Etat au Tourisme, de l’Institut de Sauvegarde du Patrimoine National, du projet d’Appui Technique à la Protection des Parcs et des Forêts, de Kosmika resort SA, DOA.BN, et du Mouvement Socio-Culturel et Economique de Mare-Rouge.

    Le SET a proposé que le groupe se réunisse dans ses locaux afin d’officialiser nos réflexions et de rentrer en contact avec Olivier Tardieux chargé du secteur écotourisme du SET. Nous avons convenu d’une réunion chaque deux mois. La prochaine réunion a été fixée au 4 septembre à 10h00.

    Il a été décidé que les investigateurs de ce groupe initiative en soient les coordonnateurs, à savoir l’AFVP. Céline Chauvel va se charger, pour la prochaine réunion, de travailler sur trois thèmes principaux reflétant les préoccupations et attentes des différents participants.

    Il s’agit de :
            - Rechercher les institutions financières et ONGs susceptibles d’appuyer des projets
            de tourisme alternatif, de connaître leurs possibilités de financement, leurs critères,...
            dans le but de constituer une liste.
            - Profiter du nouvel outil dont dispose le groupe initiative, à savoir le site internet de la
            SET, et de réfléchir à la création d’une page web pour participer à la promotion du
            tourisme haïtien.
            - Réfléchir aux actions à mener pour développer le tourisme alternatif.

    Pour réaliser ce travail, les différentes institutions invitées à la réunion du 23 juillet seront sollicitées (à travers des rencontres ou échanges de courriers avec l’AFVP) pour contribuer aux réflexions et recherches des trois points préalablement présentés. Toutes les informations relatives à ces trois thèmes seront collectées par l’AFVP, nous espérons de nombreuses réactions, riches en informations.

    Les résultats de ce travail en commun et la divulgation des informations aura lieu lors de la réunion du 4 septembre.

    Enfin, cette prochaine réunion sera également l’occasion de définir ensemble le rôle du groupe initiative.

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    Mise à jour: 25 Avril 1999 par Kiskeya Alternative Destination     contact: yacine@aacr.net